Quel est le traitement de la cataracte* ?
Le seul traitement de la cataracte est chirurgical.
Sa chirurgie représente un des plus grandes succès de la chirurgie oculaire.
Elle permet non seulement de restaurer la transparence de l’oeil mais aussi de corriger simultanément les anomalies visuelles que sont la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme, la presbytie,par la pause d’un implant intraoculaire adapté.
Le patient opéré peut ainsi vivre sans lunettes.
Quel est le bilan pré-opératoire ?
Il repose sur l’examen ophtalmologique en consultation qui comprend :
- la mesure del’acuité visuelle de loin et de près, spontanément puis avec la meilleure correction optique (lunettes et ou lentilles),
- l’examenbiomicroscopique qui permet d’affirmer la présence d’une cataracte et de préciser sa topographie et son intensité,
- la mesure de latension oculaire, à la recherche d’une hypertonie oculaire ou d’un glaucome,
- une topographie - aberrométrie: qui permet d’apprécier la forme de la cornée et de préciser les aberrations optiques générées par la cataracte
- l’examen dufond d’œil par l’OCT , impératif, garant d’une bonne récupération visuelle en cas d’intervention chirurgicale,
- la réalisation d’unebiométrie optique et d’une topographie cornéenne afin de calculer la puissance de l’implant qui sera posé lors de l’intervention chirurgicale et qui permettra au patient de ne plus porter de correction optique s’il le souhaite
Technique
La technique, pratiquée depuis plus de 25 ans dans le monde entier est l’extraction chirurgicale extracapsulaire par phaco-émulsification aux ultrasons.
Cette technique est la référence aujourd’hui.
La chirurgie de la cataracte est effectuée sous microscope opératoire.
Afin de réduire le risque d’infection postopératoire, cet acte s’effectue dans des conditions d’asepsie et d’antisepsie rigoureuses.
L’anesthésie
L’anesthésie pour la phaco-émulsification est essentiellement délivrée de façon locale,
Elle consiste :
soit en l’injection péri-oculaire de produits anesthésiques (injection péri ou rétro bulbaire),
soit en l’administration de gouttes d’anesthésiques locaux (anesthésie topique).
La consultation avec l’anesthésiste avant l’intervention permet de définir au mieux l’indication de l’anesthésie.
L’extraction chirurgicale extracapsulaire par phaco-émulsification est définie par l’ablation des masses cristalliniennes, le sac capsulaire transparent contenant le cristallin est laissé en place.
Assisté d’un phaco-émulsificateur le chirurgien va pouvoir sculpter puis fragmenter à l’aide d’ultrasons, le noyau cristallinien en quartiers, afin de l’émulsifier et de l’extraire par une micro-incision de 2 mm.
Cette micro-incision ne nécessite, dans la plupart des cas, aucun point de suture et conduis à une cicatrisation rapide, autorisant au patient une hospitalisation en ambulatoire.
Après extraction de la cataracte, un implant pliable en Acrylique est posé à l’aide d’un injecteur à usage unique au travers la micro-incision.
Une fois positionné, l’implant prend la place du cristallin à l’intérieur du sac cristallinien , de manière à assurer au patient une parfaite vision de loin sans lunettes.
Les implants posés ont une excellente bio-compatibilité et n’ont pas à être retirés pour être remplacés. Leur pose est effectuée à vie.
Y a-t-il des complications ?
Le taux de décollement de rétine après extraction extra-capsulaire par phaco-émulsification ne dépasse pas celui du sujet non opéré, soit moins de 1%.
L’opacification de la face postérieure du sac capsulaire (ou cataracte secondaire) peut survenir dans les 5 ans qui suivent l’intervention chirurgicale. Elle se manifeste par une baisse progressive de l’acuité visuelle de loin.
Son traitement consiste à réaliser une capsulotomie au laser YAG et vise à ré-ouvrir l’enveloppe capsulaire située en arrière de l’implant par quelques impacts de laser qui libèrent immédiatement l’axe visuel et restituent l’acuité visuelle post-opératoire précoce.
Cet acte est effectué au cabinet en quelques minutes et est indolore.
Le taux d’endophtalmie (infection des tissus profonds de l’œil) a considérablement baissé grâce aux protocoles d’asepsie, d’antisepsie et d’antibio-prophylaxie adoptés. Il n’excède pas 6 cas pour 10 000.